Les mouvement dans la peinture : Cobra: mouvement cobra
CONTEXTE
le groupe Cobra naît après la Seconde Guerre mondiale. Le mot est formé par les premières lettres du nom des capitales d’origine des artistes : Copenhague, Bruxelles et Amsterdam. Ce mouvement révolutionnaire et international, fondé à Paris, le 8 novembre 1948, dans le café « Notre-Dame », regroupe de très nombreux artistes dont les principaux représentants sont le Danois Asger Jorn, les trois Néerlandais Karel Appel, Constant, Corneille, ainsi que les poètes surréalistes belges Christian Dotremont et Joseph Noiret. Ils définissent leur association comme une « collaboration organique expérimentale qui évite toute théorie stérile et dogmatique » (C. Dotremont), appuyée par la revue Cobra, son supplément, le Petit Cobra et la revue Reflex, bulletin hollandais. Les artistes de l’après-guerre réagissent à la société traditionnelle et sceptique, à la querelle artistique entre partisans de l’abstraction géométrique et militants du réalisme socialiste (voir ces mouvements).
Ils défendent une peinture de vérité qui ne doit rien à l’intellectualisme, mais à la « forme vivante ». Les jeunes artistes de Cobra éprouvent la nécessité de reconstruire un art nouveau fondé sur l’expérimentation de la liberté et de l’écologie optimiste. Cet « art naturel » trouve ses racines dans la culture nordique, enrichie du surréalisme de Kandinsky, de Klee et de Miró, de l’expressionnisme d’Edvard Munch, de l’art populaire Scandinave et de l’art brut de Dubuffet. Le refus de la tradition culturelle et picturale, « du principe esthétique, du style, expression du contenu bourgeois appelé goût » (Asger Jorn), le retour aux valeurs naturelles et instinctives et l’exaltation du paganisme construisent ce mouvement. Il s’internationalise avec l’arrivée d’artistes allemands, japonais, islandais, anglais et français. La dernière exposition du mouvement Cobra se déroule à Liège en 1951.
CARACTÉRISTIQUES
Les artistes de Cobra réalisent de la peinture à l’huile, de la gouache, de l’aquarelle, du dessin et de la gravure. Ils privilégient les sujets liés à la femme, l’enfant, l’oiseau, le soleil et la lune, le bestiaire mi-fantastique, mi-naïf, et, des concepts (le Cri de Karel Appel). Les images de Cobra appartiennent à un univers indécis, entre figuration et abstraction, rêve, image et signe (C. Dotremont). Le dessin expressif spontané, violent, simplificateur, et la couleur s’entremêlent à la limite de l’identifiable. Graphisme et chromatisme se fondent dans une abstraction poétique et convulsive. Les artistes utilisent des couleurs franches et des coulures souvent proches du dessin d’enfant et de l’art primitif. Ils réalisent aussi des œuvres collectives « à quatre mains ».
ARTISTES
Danemark
Asger Jorn
(1914-1973), l’un des principaux fondateurs du mouvement, manifeste dans son art une inquiétude et une véhémence par un dessin figuratif et tendu, par des couleurs à dominantes bleues et vertes, par une exécution libre et tumultueuse, presque sans motif.
Pays-Bas
Corneille Guillaume Van Berverloo, dit Corneille (né en 1922), artiste libre et inventif, s’inspire des écrits réalistes du philosophe Gaston Bachelard qui agrémente ses sujets : lieux et sites des Pays-Bas perçus simultanément à l’aube et au crépuscule.
Constant Nieuwenhuis
dit Constant (né en 1920), représente son bestiaire avec une grande vitalité et une sensibilité particulière au drame, qu’il exprime dans un style souple et cursif. Ses dessins fantastiques représentent l’être humain, le visage hagard, en proie à des monstres. Karel Appel (né en 1921), sculpteur et peintre, réalise des figures au dessin expressif, simplificateur et de couleurs vives.
Belgique
Pour Pierre Alechinsky (né en 1927), l’acte de peindre consiste à « plonger plus profondément en pleine terre, en pleine eau, en plein feu, en plein air. »Il effectue des recherches graphiques, réalise des eaux-fortes à l’humour insolite et des lithographies spontanées extrême-orientales, toutes caractérisées par la liberté créatrice de la tache colorée.
Les cadres peints font partie intégrante de l’œuvre.
France
Jean-Michel Atlan
(1913-1960) adopte une tendance figurative imaginaire qu’il associe à une animation colorée informelle dans une activité gestuelle rythmique.
OEUVRES
Au pays de l’encre
Alechinsky, 1959, Musée national d’Art moderne. Centre Georges-Pompidou, Paris.
Le Cri
Appel, 1948, Stedelijk Museum, Amsterdam.
La Ligne et les Animaux
Jorn, 1950, collection particulière, Paris.
Vidéo : Les mouvement dans la peinture : Cobra
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