Arts de la table : Les accessoires
Plateaux, « poudriers » et pots à sucre, passe-thé, confituriers font partie de ces accessoires dont la seule présence, à l’heure du petit déjeuner, du thé ou du café, constitue un délicieux raffinement.
Plateaux coordonnés
Au XVIIIe siècle, le plateau est un présentoir qui accompagne un service ou un plat spécifique ; il est fabriqué dans la même matière et suit les formes de celui-ci. Ainsi, les présentoirs ronds à pots à oille, ou ceux, ovales, à terrines ou à écuelles sont-ils en argent richement décoré ou en porcelaine délicatement peinte à la main. De même, le « déjeuner », le thé et le café sont servis sur des plateaux ronds, carrés ou triangulaires coordonnés aux services, qu’ils soient en céramique ou en orfèvrerie. Beaucoup de plateaux de petites dimensions accompagnent, par exemple, les tasses à glace, le service à lait ou les pots à crème. Plus petits encore, les plateaux destinés au porte-huilier, au beurrier ou au sucrier.
Plateaux de service
Au XIXe siècle, le plateau de service s’impose. C’est un plateau simple, de style bistrot, le plus souvent en bois de chêne ou de noyer verni. Il existe en plusieurs dimensions, et est généralement destiné au thé, au café ou aux liqueurs. Dans une version plus luxueuse, les plateaux sont marquetés et forment parfois, comme en Angleterre, la partie amovible d’une petite table. À la fin du siècle apparaissent le papier mâché et la tôle peinte sur fond noir. Les influences étrangères se font sentir, notamment celles du Moyen-Orient, de la Chine et du Japon. Ainsi les plateaux indochinois ou syriens en bois à incrustations de nacre, les plateaux laqués, en marqueterie de paille ou en rotin, font-ils dorénavant concurrence aux plateaux traditionnels. Cependant, grâce à l’argenture par galvanoplastie, de magnifiques plateaux d’apparat aux poignées finement ciselées dont les décors reprennent les thèmes du passé, notamment dans le style rocaille, intègrent les services de mariage.
Au début du XXe siècle, durant toute la période Art nouveau, le bois est à l’honneur, bois fruitier plutôt clair et marqueté de dessins d’inspiration végétale. Par la suite durant la période Art déco, les plateaux en argent avec des prises ou des poignées en bois précieux et même en pierres dures, ainsi que les plateaux en loupe très simples, à angles coupés ou doublés d’une plaque d’argent, prennent le relais.
La saupoudreuse
Considéré comme une denrée rare, le sucre de canne, tout comme le sel et les épices, est d’abord gardé sous clé avant d’être placé seul sur la table. À partir du XVIIe siècle, on en consomme beaucoup, aussi bien dans les boissons que dans les plats en sauce. La saupoudreuse est utilisée du milieu du XVIIe siècle au milieu du XVIIIe . D’abord tronconique, elle prend, vers 1700, une forme de balustre. Faite de deux éléments qui se vissent ou s’emboîtent, elle se remplit soit par le fond (que l’on ferme avec un bouchon de liège), soit par le haut, la tête étant vissée sur le corps et percée de petits trous. À l’origine, elle est en orfèvrerie. Mais les premières faïenceries en produisent selon la technique du « grand feu » : Nevers se caractérise par son bleu de cobalt, Rouen par ses motifs au lambrequin et de ferronnerie, Moustiers par ses décors « à la Bérain ».
La technique du « petit feu » prend le relais avec les motifs chinois de Sinceny, les fins décors de Saint-Jean-du-Désert, de Leroy à Marseille et d’Hannong à Strasbourg. Les faïences fines de Lunéville et de Niderviller ne sont pas en reste, ainsi que la porcelaine tendre de Chantilly, Saint-Cloud, Vincennes et Sèvres. Il existe également des saupoudreuses en verre, toutes simples, originaires de Normandie, ou fines et élancées, en provenance de Tours. De très belles pièces en opaline et en cristal taillé sortent des cristalleries de Clichy, de Saint-Louis et de Baccarat. La saupoudreuse disparaît vers 1750, faisant place au sucrier et au pot à sucre.
Le pot à sucre et le sucrier
La saupoudreuse est remplacée par le sucrier, sorte de petite terrine ovale quadri- lobée ou polylobée accompagnée d’un petit plateau, solidaire ou non, et d’une cuillère percée à saupoudrer en argent ou en porcelaine. Il fait partie du surtout. Certains évoquent la forme d’une nef aux extrémités légèrement relevées. Le pot à sucre rond fait, quant à lui, partie du petit déjeuner.
L’invention du procédé d’extraction du sucre de betterave, sous l’Empire, banalise cette denrée et le sucrier devient un objet très répandu. Cependant, il quitte la table pour apparaître au dessert sous la forme d’une saupoudreuse en cristal transparent avec bouchon troué en argent. Parfois, tout en métal, il reprend la forme des anciennes saupoudreuses à balustres.
Mais le sucrier a surtout sa place pour accompagner les boissons chaudes. On le retrouve sur les plateaux à thé et à café. En argent massif, en métal argenté ou en porcelaine, il est alors, tout comme le crémier, coordonné aux verseuses.
Le confiturier
À la veille de la Révolution, l’habitude se répand, venue probablement des Indes, de consommer de la confiture à la fin des repas, habitude qui durera jusque dans le courant du XIXe siècle. Le confiturier, dont les orfèvres Froment-Meurice et Veyrat ont laissé de très beaux exemples, est alors un objet spectaculaire formé d’une vasque en cristal avec couvercle, enserrée dans une structure en métal très travaillée et juchée sur un piédouche. Le pourtour de la structure est équipé d’encoches qui permettent de suspendre une douzaine de petites cuillères. En quittant la table du dîner pour rejoindre celle du petit déjeuner, le confiturier se fait plus discret : il devient un petit pot couvert tout en cristal ou avec un couvercle en métal argenté, parfois muni d’une encoche destinée à la cuillère.
La boîte ou seau à biscuits
Probablement originaire d’Angleterre, c’est un objet d’une grande finesse réalisé en porcelaine ou en cristal taillé ou moulé dont la monture, l’anse et le couvercle sont en métal. Il a la forme d’un tonnelet ou est simplement cylindrique, carré ou rectangulaire.
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