De voisinage à l' "unité de voisinage":une réception différenciée en Europe aprés 1945
On relève un intérêt notable pour ces thématiques entre 1945 et 1955, attesté par une importante vague de publications aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, en Allemagne et en Italie. La notion de communauté fait l’objet de nombreux ouvrages de sociologie urbaine dans l’aire culturelle anglo-américaine mais aussi de « manuels » d’urbanisme, où les notions de communauté et de voisinage sont considérées de manière instrumentale. Parmi ces publications, citons Erwin A. Gutkind, The End of Cities, The Rise of Communities (Londres, 1953) et Community and Environment (New York, 1954) ; Robert Redfield, The Little Community (Chicago, 1962); David Riesman, un disciple de l’école sociologique de Chicago 27, Some Observations on Community Plans and Utopia (1947), James Dahir, The Neighborhood Unit Plan and its Spécial Acceptance (New York, 1947) et Communities for better Living, Citizen Achievement in Organization, Design and Development (New York, 1950), enfin Percival et Paul Goodman, Comunitas, Means of Livehoodand Ways ofLife (Chicago, 1947). Les années d’après-guerre sont pour l’Italie celles de la découverte de la sociologie urbaine américaine. Lewis Mumford et l’école de Chicago y sont introduits par le biais de la revue Metron de Bruno Zevi, tandis que la réflexion sur les sciences sociales est au cœur du débat sur la définition de la discipline urbanistique 28. The Culture ofCities (1938) de Mumford y est traduit en 1954, The End ofCities, the Rise of Communities de Gutkind en 1955 29. Cette perméabilité à la culture anglo-américaine est aussi révélée par l’attention que porte dès 1944 la revue Urbanistica au plan de Londres d’Abercrombie 30 et aux new towns. Après 1945, l’Allemagne connaît un intérêt accru pour la sociologie américaine, intensifié par le retour des émigrants31. Occupant la sociologie urbaine de la fin des années cinquante 32, la notion de voisinage est bientôt associée, dans les écrits des architectes, à l’idée d’un « espace » libre, « fluide » et sans limites 33, qui doit être à la base des espaces communs du quartier.
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