En marge de l’impressionnisme
En marge de l’impressionnisme:
Dans le sillage de la révolution impressionniste, de nombreux artistes (isolés ou regroupés en mouvement) poursuivent la remise en cause des règles classiques de la peinture.
Autour de Paul Gauguin : l’école de Pont-Aven et les Nabis:
Pont-Aven est un village breton fréquenté par de jeunes peintres paysagistes qui apprécient le décor « primitif » de la Bretagne. Ils affirment le style du cloisonnisme : la couleur est posée en aplat, le dessin cerne les contours. En 1886, Paul Gauguin (1848-1903) y fait un premier séjour et s’impose comme le chef de file de ce mouvement. Les peintres de Pont-Aven admirent son intuition picturale. Au cours de ses voyages dans les îles du Pacifique, Paul Gauguin poursuit ses recherches sur le dessin primitif et sur la puissance de la couleur.
Les jeunes peintres de Pont-Aven redécouvrent la valeur de la couleur pure et la force expressive des arabesques décoratives. Paul Sérusier (1863-1927) est l’initiateur de ce groupe qui se retrouve à Paris. Il place Gauguin au rang de prophète et réalise une peinture manifeste, Le Talisman : un couvercle de boîte de cigares sur lequel il peint un paysage avec de violents aplats de couleurs. Le groupe se constitue avec les peintres Pierre Bonnard (1867- 1947) et Edouard Jean Vuillard (1868-1940). Il prend le nom de Nabis (terme hébreu signifiant « prophètes »)•
Le néo-impressionnisme:
Pour renouveler les recherches picturales sur la couleur, les peintres divisionnistes appliquent la récente théorie du mélange optique du chimiste Chevreul. Ils pulvérisent et « divisent » à l’extrême la touche picturale pour juxtaposer des points de couleur primaire. Vus de loin, ils se mélangent dans l’œil du spectateur qui aperçoit finalement les couleurs secondaires : par exemple, des points jaunes et des points rouges composent à distance une couleur orangée. Georges Seurat (1859-1891) crée le style néo-impressionniste avec Paul Signac (1863-1935) et Henri-Edmond Cross (1856-1910).
Les individualités:
Natif d’Albi, Henri de Toulouse-Lautrec (1864-1901) est un fils de l’aristocratie occitane. Malade des os, il est infirme et condamné à garder une taille d’enfant. Très bon dessinateur, il « monte » à Paris et rencontre Degas, qui l’initie à la vie parisienne. Toulouse- Lautrec fréquente les cabarets et les maisons closes de Montmartre. Influencé par son maître, il privilégie l’expressivité du dessin.
Hollandais d’origine, Vincent Van Gogh (1853-1890) décide de s’installer à Paris pour peindre. Il rencontre Gauguin et partage avec lui la passion pour les arts primitifs. Ils vont ensemble à Arles, à la rencontre de la « vraie » lumière solaire du Midi. Van Gogh dessine avec son pinceau et griffe avec ses doigts dans l’épaisseur de la peinture. Son œuvre exprime la tension d’un artiste qui, au comble du tourment, se suicide et meurt seul et méconnu.
fragmenter la forme et morceler la couleur:
Cézanne:
Loin du tourbillon de la vie parisienne, Paul Cézanne (1839-1906) travaille à Aixen-Provence. Il expérimente un nouveau style pictural qui prépare la naissance du cubisme et de l’abstraction.
Cézanne cherche à traduire les formes de la nature par un assemblage de formes géométriques claires et simples. Pour modeler le motif, il fragmente l’espace de son tableau avec des
nuances de couleur qui créent la profondeur.
La composition en triangle des Grandes Baigneuses est renforcée par la courbure des arbres en arc d’ogive qui encadrent la scène. Cézanne installe une symétrie dans le dessin des deux groupes de baigneuses. Les contours sont soulignés par un trait noir ; les corps féminins sont « taillés », comme s’il s’agissait de sculpture antique. Pour faire ressortir les personnages, Cézanne fait contraster la couleur bleue et dense du paysage du fond avec les tonalités orangées et transparentes du corps des baigneuses.
Seurat:
Seurat peint une multitude de petites taches colorées qui simplifient le dessin à l’extrême. Répartie sur toute la surface de la toile, cette trame de touches multicolores ignore les détails. La succession des petits coups de pinceau construit le modelé du corps et dessine la ligne des contours féminins.
Vidéo : En marge de l’impressionnisme
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