La peinture des voûtes et des plafonds
La peinture des voûtes et des plafonds:
Les voûtes et les plafonds structurent la partie supérieure de l’architecture. Confronté à cette verticalité du point de vue, le peintre représente généralement des ciels fictifs.
La perspective verticale:
Les peintres de la Renaissance inventent le style décoratif de la perspective verticale. Avec le développement des nouveaux procédés illusionnistes de la perspective, les peintres peuvent composer des images verticales lisibles sous différents angles de vue. Ces images peintes sur un plafond ou sur une voûte créent l’illusion d’un espace réel posé au-dessus des murs, elles juxtaposent des trompe-l’œil et de savants raccourcis. En levant les yeux au ciel, le spectateur perçoit l’illusion d’une scène vue d’en dessous, en fait une succession de plans qui creusent l’espace dans la profondeur. Pour accrocher l’œil du spectateur, le peintre construit une composition claire, les figures sont grandes, le dessin, bien marqué et les couleurs, vives.
La peinture du ciel:
Dans les édifices religieux, les peintres transcrivent des épisodes bibliques sur la voûte des églises. Celle-ci se peuple d’une multiplicité de personnages qui traversent l’espace d’un ciel fictif pour emporter la ferveur des fidèles dans un monde céleste imaginaire.
Les palais et les villas princières sont ornés de thèmes mythologiques et profanes. Des nuées de petits amours accompagnent Vénus, et les dieux de l’Olympe se déplacent librement dans les airs sur leurs chars célestes.
Au XIX siècle, les artistes décorent avec des fables et des allégories antiques les plafonds des salles d’exposition, de spectacle et de concert. Ingres (1780-1867) peint les plafonds du Louvre, Delacroix (1798-1863) ceux des bibliothèques du Palais-Bourbon et du Sénat. Au XX siècle, Georges Braque (1882-1963) peint les caissons Renaissance du musée du Louvre et Marc Chagall (1887-1985) le plafond de la grande salle de l’Opéra de Paris.
La Quadratura:
Le motif de la peinture cherche à faire oublier les contraintes de l’édifice. Le terme quadratura désigne l’art de simuler des perspectives architecturales et scéniques qui semblent prolonger hors de la pièce l’espace réel du spectateur. Cet art est très en vogue au XVII siècle.
L’architecture cloisonnée:
Le sujet peint ne cherche pas à trouer le mur : il n’y a pas d’effet de perspective ou de fausse profondeur. Les guirlandes de figures géométriques abstraites et les rubans colorés décoratifs sont déroulés le long des voûtes. Ils désignent clairement les lignes de l’architecture : les arcs, les coupoles, les ogives, etc.
Le format des peintures s’intégre au format de la paroi, qui est divisée en médaillons, cellules et caissons. Les tableaux sont peints dans des compartiments encadrés de stuc ou découpés par le bord des murs.
la voûte de la chapelle sixtine:
Une œuvre solitaire:
Sur la grande voûte (520 m2) de la chapelle Sixtine (construite par le pape Sixte IV entre 1475 et 1483), le pape Jules II demande à Michel-Ange (1475-1564) de peindre les scènes de la Genèse et de l’Ancien Testament. L’artiste travaille seul à la fresque, couché sur un échafaudage, du 10 mai 1508 jusqu’en 1512.
Trompe-l’œil et personnages titanesques:
La série des dix panneaux centraux illustre l’histoire de la Création et du péché originel jusqu’à la Rédemption. Michel-Ange crée une fausse architecture en trompe-l’œil, qui encadre cette série dans un système d’ogives, de piliers et de corniches. Il installe dans les médaillons des images symboliques, allégoriques et prophétiques. Les ignudi (nus) qui
accompagnent chaque histoire et qui soutiennent les médaillons exaltent la beauté du corps humain. Ils témoignent du goût de Michel-Ange pour l’art antique. La taille imposante des figures, la clarté des couleurs et la puissance de la composition donnent aux personnages l’apparence de véritables sculptures.
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