L'Art : Manet Edouard 1832-1883 Peintre
Issu d’une famille bourgeoise et cultivée, Manet s’engage, avec l’accord de son père, comme élève officier dans la marine marchande. A son retour, il réussit à convaincre son père de le laisser s’inscrire à l’atelier du peintre Thomas Couture, où il étudie pendant six ans. Manet complète sa formation par des visites au Louvre, où il copie les œuvres de Titien et de Velázquez, voyage en Hollande où il étudie la peinture de Rembrandt, et en Italie.
En 1861, il tente pour la deuxième fois d’exposer au Salon et envoie Le Chanteur espagnol, qui lui vaut son premier succès. Influencé par la peinture espagnole, Manet s intéresse alors aux scènes de la vie contemporaine et devient le « peintre de la vie moderne », tel que Baudelaire l’avait rêvé. La Musique aux Tuileries, peinte en 1862, traite un sujet réservé jusque-là à l’illustration de magazines, sans raconter aucune histoire. La composition, jugée chaotique, et le choix du sujet dérangent le public.
Le scandale grandit quand Manet présente Le Déjeuner sur l’herbe au Salon des refusés de 1863, manifestation organisée avec l’autorisation de l’empereur Napoléon III en marge du Salon officiel. Il devient alors, malgré lui, le chef de file des jeunes artistes, en rupture avec l’art officiel. Deux ans plus tard, il est à nouveau au cœur de l’actualité lorsqu’il présente l’Olympia (p. 155) au Salon. Le public, incommodé par le sujet, en dénonce la vulgarité. Manet ose montrer une femme nue, le regard arrogant, chez elle et non plus dans un décor antique. Cependant l’écrivain Emile Zola, prenant la défense du peintre, reconnaît son génie.
Déçu par l’incompréhension d’une grande partie du public et de la critique, Manet part en voyage en Espagne où il étudie les œuvres de Velázquez. Avec Le Fifre, Manet réalise la synthèse de ses modèles espagnols. Dans ce tableau, une figure se détache sur un fond gris uni : l’artiste a refusé tout effet de relief et de demi- teintes, et joue sur les contrastes des couleurs claires et sombres.
Exclu de l’Exposition universelle de 1867, Manet aménage, face à celui de Courbet, un pavillon personnel pour exposer ses œuvres, qui suscitent de vives critiques mais recueillent aussi l’admiration des futurs impressionnistes. Il s’obstine malgré tout à participer aux Salons officiels et refuse de se joindre aux expositions indépendantes de ses amis, notamment à la première, organisée en 1874 dans l’atelier du photographe Nadar. Pendant l’été, il séjourne à Gennevilliers, en face d’Argenteuil, et rejoint souvent Monet. Son influence est telle que les peintures de Manet s’éclaircissent.
L’artiste consacre ses dernières années à peindre des brasseries et des cafés-concerts. Déjà malade, Manet commence, en 1879, son dernier chef- d’œuvre, le Bar des Folies-Bergères, exposé au Salon de 1882. Le tableau multiplie les jeux de miroir autour de la serveuse, derrière son bar, qui reste étrangère au spectacle .
Vidéo : L’Art : Manet Edouard 18 3 2-1883 Peintre
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