Le vêtement : Le coton
Le coton est une fibre cellulosique d’origine végétale issue de la capsule duvetée et blanche qui entoure les graines. Le coton est dérivé du mot arabe « q’hotton ». Ses multiples qualités et son prix bas en font la fibre naturelle la plus employée dans l’habillement.
Une fibre mondiale
□ Les premiers documents mentionnant le coton sont des chants d’origine indienne datant de 1500 avant Jésus-Christ. Les tissus les plus anciens auraient été tissés dans la vallée de l’Indus (Pakistan), où ils servaient de monnaie d’échange dès le second millénaire avant notre ère. Des traces de culture du coton au Pérou dateraient de la même période. Même si on constate de manière parcellaire la présence de cette fibre dans le bassin méditerranéen, sa connaissance dans le monde gréco-romain reste insignifiante. Les Européens s’étonnaient de voir pousser de « la laine dans les arbres » ! Hérodote écrivait : « Les Indiens possèdent une plante qui, au lieu de fruits, porte une laine plus belle et moelleuse que celle de la brebis. » La langue allemande a conservé cette image en désignant le coton par le terme baumwolle, c’est-à-dire « laine d’arbre ». La Chine, pourtant si proche de l’Inde, ne cultiva le coton qu’au IXe siècle, suivie par la Corée.
□ Les routes de l’Orient apportèrent le coton en Algérie puis en Espagne au XIXe siècle. L’Angleterre se dota de machines à tisser et devint un centre cotonnier important. Avec la découverte du Nouveau Monde, le coton américain, grâce à des hybridations, supplanta les cotons d’Orient. Mais les Indiens d’Amérique du Nord cultivaient déjà le coton depuis le début du Moyen Âge. Plus tard, une grande partie de l’économie de l’Amérique reposa sur sa culture, liée au trafic des esclaves.
L’extraction de la fibre
□ La capsule s’ouvre lorsqu’elle est mûre et laisse sortir le coton. Les capsules sont encore récoltées à la main pour les plus beaux cotons, mais la plus grande partie de la cueillette se fait par une machine appelée cotton picker.
□ La récolte commence dès l’apparition de la bourre fibreuse et s’étale sur quatre mois. Le coton est ensuite séché au soleil, puis est égrené pour séparer la capsule, la graine et les déchets végétaux de la fibre.
Aspects et propriétés
□ Les fibres sont claires et soyeuses, de couleur blanche ou à peine teintées. Les duvets de poils courts (de 2 à 5 mm) sont appelés fuzz ou linters. L’appréciation de la fibre de coton s’établit à partir de deux critères principaux : la « soie », qui exprime la longueur de la fibre, et la « classe », qui prend en compte, entre autres, l’indice de propreté, la couleur, l’élasticité, la résistance et la brillance des fibres.
□ Le coton est formé presque exclusivement de cellulose, et ses propriétés chimiques sont proches de celles du lin. Divers apprêts et traitements le rendront plus solide et plus brillant.
En raison de la finesse de leurs parois, les fibres de coton possèdent une excellente affinité tinctoriale.
Le coton : une suprématie américaine.
■ Le coton américain : une fibre de haute qualité Au début du siècle, les trois p|us grands pays producteurs étaient les États-Unis (60 %), l’Inde (20 %) et l’Égypte (7 %). Depuis, la Chine, la Turquie, l’Australie et certains pays d’Afrique les ont rejoints. En Amérique du Nord, la meilleure qualité de coton est appelée American Uplands ou Sea Island.
Quatre régions se partagent la production de coton :
– la plus ancienne est la région du Sud – Est (Alabama, Caroline du Nord et du Sud, Floride, Géorgie et Virginie) ;
– la vallée du Mississippi (Arkensas, Illinois, Kentucky, Louisiane, Misissippi, Missouri et Tennessee) est privilégiée de par son climat ;
– le sud-ouest (Oklahoma, Texas) recense la plus vaste superficie de terre cultivée malgré un faible rendement ;
– l’ouest (Arizona, Californie, Nouveau-Mexique) produit de nombreuses qualités de coton.
Désormais, tous les pays producteurs exploitent cette variété de coton, qui atteint 85 % de la récolte mondiale.
Typologie des pays producteurs de coton
Les pays à bas salaires ne produisent pas le coton mais le transforment pour en reti – rer des devises. C’est le cas de Taiwan et de la Corée du Sud. Les pays à bas salaires, producteurs et consommateurs de coton, peuvent revendre à l’étranger leurs produits transformés en tissus ou vêtements, comme le Pakistan ou la Chine. Le coton permet ainsi d’employer une main-d’œuvre abondante tout en conservant une agriculture. D’autres pays, comme l’Afrique, transforment le coton en articles confectionnés pour leur marché intérieur et vendent à l’exportation le coton brut. Les pays industrialisés, quant à eux, doivent, pour maintenir une activité industrielle textile soumise à une forte concurrence, s’équiper de matériel de plus en plus sophistiqué.
Vidéo : Le vêtement : Le coton
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