Magritte René
c’est au cours d’une formation à l’Académie de Bruxelles, René Magritte découvre le futurisme et le cubisme, qui exercent une grande influence sur son regard. En 1923, la peinture de Giorgio De Chirico l’oriente vers le surréalisme : trois ans plus tard, Il devient membre de la Société du mystère, qui réunit un grand nombre de surréalistes belges. C’est à cette époque qu’il fait la connaissance de l’écrivain André Breton à Paris : Magritte y séjourne de 1927 à 1930, avant son retour définitif en Belgique.
Durant ces premières années décisives, Magritte a su affirmer son originalité par rapport aux idées surréalistes. Sa palette précise, sa manière lisse de figurer le monde se mettent au service d’étranges compositions explorant le rapport entré les objets. Moyen de connaissance du monde, « mais une connaissance qui soit inséparable de son mystère », la peinture devient chez Magritte un lieu de rencontre inattendu : le ciel devient un mur, une paire de chaussures à lacets se termine en forme de pieds roses.
L’absurdité de certaines situations force ainsi le spectateur à s’interroger sur le sens de la représentation et du langage. Grâce à un principe d association inédite d’objets, donnant souvent à ses tableaux l’ allure de rébus illustrés, Magritte réussit à bouleverser nos habitudes. Un tableau comme L’Usage de la parole (1936) en est un bon exemple : dans une pièce avec un escalier ne menant nulle part apparaît sur le sol le mot « sirène », dont le « i » a été remplacé par un doigt géant surmonté d’un grelot. La phrase de Max Ernst, jugeant que Magritte « fait des collages entièrement peints à la main », aurait pu s appliquer à cette toile.
Avec un répertoire d’images délibérément limité (des maisons, la mer, le ciel, des objets de tous les jours), Magritte interprète ainsi des visions où la poésie est toujours présente. La figure récurrente de l’homme au chapeau melon, apparue dès 1926 dans ses tableaux, demeure peut-être l’un de ses modèles les plus connus : de dos ou de face (mais le visage masqué par un oiseau qui passe), la figure humaine garde toujours son mystère.
Egalement connu pour les illustrations qu’il fit des Chants de Maldoror de Lautréamont ou des Nécessités de la vie de Paul Eluard, pour l’influence qu’il exerça sur la publicité et même sur le pop art. Magritte reste avant tout dans l’histoire de l art comme un incomparable « magicien des signes » dont le rôle est irremplaçable dans le surréalisme .
Vidéo : L’Art : Magritte René 1898-1967 Peintre
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