La peinture à l’huile
La peinture à l’huile
Dans l’histoire des arts, la peinture à l’huile apparaît tardivement (au XIV siècle). Le peintre Jan Van Eyck en perfectionne la technique et révolutionne la façon de peindre. En effet, séchant lentement, la peinture à l’huile permet les repentirs, le travail dans la pâte et les effets moelleux.
Les caractéristiques:
Dans cette peinture, le liant des substances colorantes est une huile sélectionnée pour ses qualités de médium et son pouvoir siccatif (de séchage). L’huile d’œillette convient aux couleurs claires, elle jaunit moins avec le temps que l’huile de lin clarifiée habituelle.
La peinture à l’huile a ouvert des possibilités techniques inconnues et révolutionné la façon de peindre. Sa lenteur de séchage a rendu possibles le repentir (changement en cours d’exécution), par effacement puis recouvrement, ainsi que la réalisation des fondus et du volume des modèles dans la couleur encore fraîche. Sa consistance variable a offert la possibilité du travail en épaisseur (dans la pâte) et la pose des glacis (transparences). La peinture à l’huile se présente en tubes de 7, 25 ou 60 ml, vendus en boîtes assorties ou à la pièce.
La stabilité de la couleur recouvre la résistance au temps, à la lumière et la fiabilité de coloration lors des mélanges. Elle se repère au nombre d’étoiles ou à la lettre inscrite sur le tube (3*** ou AA : très bonne ; 2** ou B : moyenne ; 1* ou C : faible).
il faut respecter quelques précautions d’emploi afin de ne pas endommager les tubes : extraire la couleur en pinçant le bas du tube, essuyer le pas de vis à l’aide du pinceau ou d’un chiffon avant de le refermer, ranger le tube à plat.
La mise en œuvre de la peinture à l’huile exige le respect de quelques procédures afin d’éviter tout ennui de séchage ou les craquelures. Gras sur maigre est la règle. Le peintre part d’une base maigre (peinture diluée) qu’il recouvre de couches progressivement moins diluées (plus « grasses »).
Les diluants, médiums, siccatifs et vernis:
Les diluants diluent ou allongent une couleur trop épaisse sans l’altérer. L’essence de térébenthine rectifiée (du pin des Landes) s’avère précieuse lors de l’ébauche. Si la térébenthine ordinaire (moins onéreuse) peut suffire, l’emploi de white-spirit est à réserver au nettoyage des outils ; employé en diluant, il ternit la couleur.
Les médiums sont des liants liquides ou pâteux que l’on ajoute à la peinture pour créer des effets spéciaux de pâtes plus ou moins épaisses, de glacis (Rubens fabriquait le sien à partir d’huile de lin, de cire d’abeille et de litharge [oxyde naturel de plomb]). Bien que déjà présente, l’huile de lin est fréquemment employée ; les couleurs y gagnent transparence et brillance.
Le siccatif conditionne le séchage. Le peintre peut ajouter à sa peinture quelques gouttes d’huile de lin d’œillette (plus lente à sécher) ou un siccatif spécifique pour moduler le séchage des couleurs.
Le vernis protège la peinture. Composé de résine, il facilite la tenue de la couche picturale, la protège de l’humidité, ravive les couleurs et l’unifie. Mat, brillant, à craqueler…, il se dilue à la térébenthine.
le matériel de base:
La palette:
Les couleurs sont posées tous les 4 à 5 cm sur la palette, les teintes chaudes précédant les teintes froides, afin de les repérer facilement et de faciliter ainsi les mélanges. Par la suite, la pratique et les préférences font que le peintre compose sa palette personnelle en ajoutant ou retirant à la liste de base certaines couleurs.
Outils, matériaux et supports:
Le peintre utilise des pinceaux, des brosses, des chiffons, des couteaux suivant les effets de matière qu’il veut rendre. Sa palette peut être une simple planchette, qu’elle soit brute ou recouverte de papier d’aluminium. Il a aussi à sa disposition des petits godets d’huiles siccatives, de térébenthine ou de white-spirit.
Il peint en général sur des cartons toilés ou des feuilles à grain toile.
Pour débuter:
Il est conseillé de faire un premier travail sur fond maigre coloré, ce qui permet d’installer une atmosphère. Pour cela, il faut poser sur le support quelques noisettes de terre verte ou d’ocre jaune diluées à l’essence ou au white-spirit et étaler cette couleur à la brosse ou au chiffon. L’esquisse est réalisée au jus coloré ou au fusain.
La peinture est menée de front, c’est-à-dire en travaillant dans la globalité et en reculant souvent pour voir l’effet produit. Les couleurs sont prélevées sur la palette par le côté extérieur pour éviter les mélanges malencontreux.
La séance terminée, les pinceaux sont soigneusement nettoyés au white-spirit, lavés au savon de Marseille, rincés et essuyés en reconstituant la pointe, puis rangés suspendus tête en bas.
Vidéo : La peinture à l’huile
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