Arts de la table : L'orfèvrerie des années 30
Étonnamment en avance sur son époque, l’orfèvrerie des années 30, qui tourne résolument le dos au style surchargé du XIXe siècle, affirme une modernité qui n’a pas pris une ride. Elle séduit aujourd’hui les amateurs de belles tables qui la marient à la vaisselle contemporaine.
L’art de simplifier
À partir de l’Exposition des Arts décoratifs de 1925, par réaction aux formes ondoyantes, au décor envahissant et au style naturaliste de l’Art nouveau, l’Art déco revient à la rigueur géométrique et à des formes pures dépourvues d’ornements superflus. Jean Puiforcat (1897-1945) est la figure maîtresse des créateurs de cette époque. Héritier d’une dynastie d’orfèvres, grand admirateur de Maillol, à la fois sculpteur et mathématicien, il travaille dans l’atelier de son père puis dans celui du sculpteur Lejeune. Après les avoir étudiées au moyen du dessin, il crée de nombreuses pièces d’orfèvrerie et une vingtaine de modèles de couverts en partant de formes géométriques de base – la sphère, le cône, le cylindre et le cube. Il simplifie les couverts, redonnant trois dents à la fourchette, imaginant un ovale parfait pour le cuilleron et imposant la même largeur pour la lame et le manche du couteau. Il réintroduit l’ivoire, le lapis-lazuli, le cristal de roche, le galuchat et les pierres dures pour les manches des couverts. Jean Puiforcat entraîne dans son sillage les autres grands orfèvres de l’époque comme les maisons Têtard avec, notamment, Valéry Bizouard et Jean Têtard, Aucoc, Hénin, Boulenger, Saglier, Laparra, Boin-Taburet, Cardeilhac et Ravinet d’Enfert. Christofle fait également appel à de grands créateurs épris de modernité comme André Groult, Luc Lanel et Louis Süe, ainsi que le Danois Christian Fjerdingstad,
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