Arts de la table : Verres de bistrot
À l’opposé de l’aspect spectaculaire des verres en cristal, ces verres bien pensés et bien adaptés à leur contenu ont fait de leur modestie une vertu. Ils désacralisent la table et lui donnent un charme un peu désuet. Avec eux, c’est un peu de l’atmosphère bon enfant du bistrot qui rentre à la maison.
Le verre à absinthe
Le verre à martini
C’est un verre à pied conique aux parois assez épaisses.
Le verre à goutte
Une très petite contenance pour ce tout petit verre à pied, mais rien n’empêche de se resservir…
La chope et le verre à bière
La chope, essentiellement fabriquée dans l’est et le nord de la France, est munie d’un couvercle pour maintenir à bonne température la bière, qui se boit tiède. Au Moyen Âge, elle est très travaillée et ornée. Elle se répand dès le XVI siècle, prenant une forme cylindrique avec un couvercle en étain. Des chopes en porcelaine sont produites par les manufactures de l’est de la France, comme Hannong à Strasbourg. À partir du XIXe siècle, on sert aussi la bière dans des verres hauts et épais, puis, au fil des décennies, les verres s’adaptent à chaque type de bière : verre tulipe pour une bière mousseuse, coupe sur pied pour la bière belge, ballon ou verre cylindrique pour les bières blondes courantes… Mais les brasseurs produisent aussi des verres publicitaires qui sont vite adoptés par les bistrots.
Le verre à limonade
Ce gobelet épais, tronconique, taillé en grosses pastilles, en losanges ou en rayures, nous vient du midi de la France.
Le verre « voleur »
On l’appelle aussi «faux cul» ou «verre du patron». Il permet à celui-ci de trinquer avec ses clients en avalant une quantité moindre d’alcool. La base du verre aux parois épaisses est en verre plein, ce qui fait que ce dernier a une capacité réduite.
Mazagran, verre à café et brûlot
Le mazagran tire son nom d’une ville d’Algérie où une garnison française de cent-vingt-trois chasseurs placée sous les ordres du capitaine Lelièvre soutint victorieusement l’attaque d’une armée de quatorze mille hommes dirigée par Abd el- Kader… Les braves soldats auraient tenu le choc grâce à du café brûlant additionné de sucre et d’eau-de-vie. Pour commémorer cette bataille, une manufacture de Bourges créa un gros verre en porcelaine aux parois épaisses qu’elle baptisa « mazagran ».
Dans les bistrots, le café est souvent servi aussi dans un verre aux parois épaisses qui conserve sa chaleur au café. La forme est celle du mazagran.
Le brûlot ou « tasse de bistrot » est une tasse en porcelaine épaisse, qui garde le café chaud. D’autres boissons chaudes comme le Viandox sont également bues dans ce type de tasse.
Une curiosité : le verre de curiste
À partir du dernier quart du XIXe siècle, la mode est aux cures thermales. Avant de commencer sa cure, chaque participant reçoit un verre à eau parfois gradué, souvent gravé du nom de la ville de cure. Il le garde pendant toute la durée de la cure, le transportant volontiers en bandoulière ou à la ceinture, enfermé dans un petit étui en vannerie.
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