L'Art : Le Brun Charles 1619-1690 peintre
Fils d’un sculpteur, Le Brun est de tous les peintres français de sa génération celui qui eut la carrière la plus brillante. Après avoir été l’élève des meilleurs maîtres, il effectue, en 1642, le traditionnel voyage à Rome en compagnie du peintre Poussin, qui l’aide à achever sa formation d’artiste. Il y rencontre les grands décorateurs italiens de l’époque et décide, en 1646, de revenir à Paris.
Vers 1655, le portrait du Chancelier Séguier, son premier protecteur, obéit à une composition régulière et aérée, mais le Brun ajoute une note solennelle – avec ce chancelier compassé sur son cheval, entouré de ses pages sérieux comme des évêques – qui indique la nature de ses ambitions artistiques : ne se soumettre qu’à la réalité quotidienne, toujours faire prévaloir l’idée (la religion, la mythologie, la grandeur du roi, d’un chancelier ou d un maréchal) et la valeur décorative (notamment grâce à un coloris éclatant).
C’est que Le Brun est si convaincu de la noblesse de son métier qu’il en convainc les autres : il est le principal fondateur de l’Académie royale de peinture, en 1648, qui fera la gloire de Louis XIV. Le roi se montre reconnaissant et lui pardonne d’avoir décoré, entre 1657 et 1661, le château de Vaux-le-Vicomte appartenant à l’infortuné Nicolas Fouquet, en déployant son talent sur tous les murs du château. Il lui confie la direction de la manufacture des Gobelins en 1663, puis, en 1664, la charge de premier peintre.
Au faîte de sa gloire, Le Brun dirige les travaux de Versailles et étend partout l’influence de son style grandiose. Non sans agacer : bourreau’ de travail, autoritaire et très prolifique, Le Brun impose aux excellents artistes qu’il a choisis pour travailler sous ses ordres, tant aux Gobelins qu’à Versailles, une discipline de fer, qui est responsable de la grandeur et de la cohérence du style Louis XIV. Glorifiant l’absolutisme de Louis XIV, il donne toute la dimension de son art avec le nouveau Versailles, dans la décoration de l’escalier des Ambassadeurs, de la galerie des Glaces et des salons de la Guerre et de la Paix.
Mais il se montre souvent plus inventif dans les milliers de dessins et d’études que l’on a conservés (projets de tapisseries, de décorations, etc.) que dans certaines toiles, si « régulières » et si « équilibrées » qu’elles en sont éteintes et répétitives. Lorsque ses adversaires le disent « fini », en 1685. ¡1 peint en moins de trois mois Jésus élevé en Croix. Rassasié d’honneurs, le vieux maître y retrouve une soudaine liberté .
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