Le pochoir
Le pochoir:
Le pochoir, feuille de métal ou carton découpé selon des formes précises, permet l’utilisation de caches ou l’obtention de surfaces colorées (négatives ou positives) prédéterminées. Cette technique très ancienne a traversé toute l’histoire de la peinture jusqu’à nos jours.
Négatif et positif:
L’artiste a la possibilité d’exploiter de deux façons un même motif découpé : soit il garde le contour évidé de sa forme (négative), soit il exploite la partie pleine enlevée (positive). Une main enduite de peinture laisse une empreinte positive en une trace directe, posée paume ouverte sur le mur de la grotte paléolithique de Gargas (vers 30000 av. J.-C.) ou de Pech-Merle (vers 15000 av. J.-C.), puis, pulvérisée de peinture, elle apparaît en négatif. Viallat (né en 1936) emploie la même technique dans son œuvre (à partir des années 70). Les Haricots récurrents participent à ce jeu.
Les techniques:
Formes prédéterminées. Le pochoir évidé ou la forme pleine est posé à l’endroit choisi sur le support. Il s’agit de colorer la surface en blanc en tapotant à l’aide d’un outil chargé de peinture l’intérieur ou l’extérieur, sans faire baver la couleur. Des effets de rythmes et de superpositions partielles peuvent être obtenus en déplaçant plusieurs fois le pochoir sur le projectile.
Formes diverses découpées et utilisées comme outils. Cette technique demande une grande habileté et du métier. L’artiste travaille directement sur le support ; il utilise des morceaux de différentes formes comme caches pour déterminer la limite de la forme et modeler les volumes par superposition de couleurs pulvérisées (la surface protégée ne reçoit pas la couleur).
La sérigraphie, technique du pochoir plus élaborée, exige la confection de caches, généralement des écrans de soie obturés partiellement à l’aide d’une résine, qui correspondent chacun au passage d’une couleur. L’image finale est le résultat de ces superpositions savantes (Andy Warhol, 1930-1987).
Les outils, les supports et les matériaux:
Le procédé le plus ancien pour pulvériser la peinture est la projection de couleur par la bouche au moyen d’un roseau ou d’un os (préhistoire). Une brosse à dents balayée du pouce, une soufflette, une bombe aérosol, un aérographe sont autant d’outils de vaporisation. Pour les petites surfaces, les brosses rondes dites à pochoir s’avèrent particulièrement efficaces. La densité et la raideur de leurs poils garantissent une impression régulière de la couleur. Selon les moyens disponibles, l’inventivité de l’artiste et les effets espérés, la brosse, un chiffon, une éponge… seront autant d’outils privilégiés.
Cette technique s’applique à tous les supports : parois (Paléolithique), murs (hyperréalisme), surfaces métalliques, papier, carton ou toile cirée…
Toutes les peintures conviennent au pochoir. En revanche, le choix de l’outil et l’effet escompté en déterminent la consistance et l’application ; un pochoir carton ne supporte pas une peinture trop liquide ; la soufflette et l’aérographe, au contraire, requièrent une certaine fluidité.
Pochoir et aérographe : deux outils pour le peintre
Outils et matériaux:
L’aérographe est un appareil qui pulvérise la couleur en une couche fine et régulière, par balayage de la surface. Les surfaces importantes nécessitent l’usage d’un pistolet à peinture. On utilise des encres ou des acryliques. En raison de leur fluidité et de leur rapidité de séchage, elles favorisent les superpositions, une exécution rapide et sans coulures. De plus, la dilution à l’eau offre l’avantage d’un nettoyage rapide.
Supports:
L’artiste travaille sur un support papier épais qui offre une bonne résistance à la couleur et supporte les grattages, mais cette technique est tout aussi performante et adaptée aux murs et aux surfaces de métal (peintures hyperréalistes, trompe-l’œil, voitures publicitaires, carénages de motos, etc.).
Technique:
– La peinture sur papier : après avoir mis en place son dessin, le peintre recouvre d’un film transparent tout le support. À l’aide d’un stylet ou d’un cutter, il détoure le sujet ou la surface à recouvrir et peut alors travailler à colorer et modeler le motif dégagé. Avant d’entreprendre une nouvelle zone, il protège à nouveau la première.
– La peinture sur métal s’avère plus difficile. L’artiste joue de caches préalablement découpés devant la buse de l’aérographe afin de révéler l’image (formes, modelés, couloirs et dégradés), tout en protégeant le travail déjà fait.
Vidéo : Le pochoir
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur : Le pochoir