Arts de la table : Flambeaux et candélabres
Bougeoir ou girandole
XVIIIe siècle: l’invention des formes
Avec l’invention de la chandelle, au Moyen Âge, apparaît le flambeau. Jusqu’alors, le mot désigne une torche que l’on utilise pour s’éclairer dans les rues. Dès le xvne siècle, le flambeau a déjà la forme que nous lui connaissons aujourd’hui : un fût cannelé, assez court et à section carrée, ou encore en balustre, reposant sur une large base carrée ou à pans coupés.
À la fin du siècle, les Français introduisent une technique de moulage des flambeaux en argent massif. La base et le fût sont moulés séparément puis soudés ou, plus rarement, vissés. Après quoi intervient le décorateur. Au XVIIIe siècle, les faïenciers et les porcelainiers de Moustiers, de Rouen, de Saint-Cloud et de Sèvres façonnent, eux aussi, des flambeaux dont les formes s’inspirent de l’orfèvrerie et qui sont décorés selon les styles de chacun. Tout au long du XVIIIe siècle, les formes évoluent. Ce sont ensuite les candélabres à deux branches puis à branches multiples et ornés de décors sophistiqués que les orfèvres de renom façonnent pour les tables des grands, certains n’étant qu’une infime partie de somptueux surtouts de table. L’imagination et la perfection d’exécution priment aussi sous Louis XV, avec un style rocaille flamboyant qui joue sur l’enroulement des branches et l’asymétrie des ornements.
Les formes et les décors ne s’assagissent qu’à la fin du siècle avec le retour, sous Louis XVI, à un style néoclassique plus dépouillé. Tandis que les candélabres éclairent de mille feux les tables de fête, les flambeaux, produits par paires, vont garnir la cheminée, avec la pendule qu’ils encadrent. En argent, en bronze ou en métal argenté, ils sont formés de trois parties vissées : le pied, le fût et le binet.
XIX siècle : le goût du décorum
Sous l’Empire, les grands orfèvres comme Odiot, inspirés par l’Antiquité, privilégient les formes en carquois ou en balustre. L’argent cède le pas au bronze doré et au vermeil. Avec l’invention du métal argenté par galvanoplastie, le second Empire, avec son inclination pour le décorum, affectionne les grands candélabres décoratifs inspirés des modèles Louis XIV et Louis XV proposés par des maisons comme Boin-Taburet et Christofle, tandis que les cristalliers comme Saint-Louis et Baccarat soufflent et façonnent d’immenses girandoles agrémentées de milliers de pampilles qui vont orner hôtels particuliers et palais.
Quelques curiosités
Le gobe-mouche ou amusoire est un chandelier en verre contenant un récipient rempli d’eau où se noient les mouches attirées par la lumière. L’éteignoir est un manche en métal terminé par un petit chapeau. Il sert à éteindre les bougies. La mouchette est un ciseau qui sert à couper le bout carbonisé de la mèche pour le recueillir dans une petite boîte.
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