La Renaissance italienne
La Renaissance italienne:
La Renaissance naît en Italie au XIV siècle, dans une Europe encore médiévale qu’elle va éblouir pendant deux siècles. Le mécénat des papes et des Médicis à Florence, les grandes découvertes en sciences, sciences humaines, l’imprimerie… favorisent l’éclosion de l’esprit scientifique et des arts.
La découverte d’un art nouveau:
M À la fin du XIVe s., pour la première fois, un peintre se libère du hiératisme byzantin et des codes de la représentation sacrée et crée une image encore inconnue. Giotto (1266 P-1337) invente l’illusion de la profondeur par des effets de perspective et de raccourci et insuffle à ses personnages une humanité vivante. Sa renommée est immédiate. Les Italiens reconnaissent en lui le successeur tant attendu des maîtres anciens, qui renoue avec le brillant passé de la civilisation romaine.
Le Quattrocento (datation italienne des années 1400) ou XVe siècle voit l’apogée de Florence et des premiers mécènes, acteurs d’une civilisation raffinée tournée vers les arts : Cosme de Médicis PAncien, Laurent le Magnifique et le pape Sixte IV. À ce goût pour les arts s’ajoute une curiosité insatiable pour les sciences, la nature et les vestiges antiques. Les grandes découvertes créent un élan nouveau qui concourt à valoriser l’homme dans son individualité (humanisme).
Filippo Brunelleschi (1377-1446) élève le Dôme de Florence et invente la perspective, solution mathématique à l’illusion de la profondeur qui révolutionne la peinture et que Masaccio (1401-1428) et Piero délia Francesca (1416-1492) expérimentent. Désormais, l’artiste est respecté et participe au prestige des villes princières et des républiques qui se disputent les services des plus grands.
La recherche de la perfection et de l’harmonie:
Au Cinquecento (XVIe siècle), la perspective est maîtrisée, et l’admiration vouée à l’architecture et à la statuaire antiques conduit les artistes à rechercher un idéal de perfection esthétique. Rome devient la capitale artistique. Tandis que Bramante (1444-1514) érige la cathédrale Saint-Pierre, les peintres les plus prestigieux équilibrent traduction de la vie et lois géométriques. Léonard de Vinci (1452-1519) établit des règles de proportions du corps humain et invente un modelé par dégradés de couleurs sans démarcation, le sfumato. Michel-Ange (1475-1564) se réfère aux corps d’athlètes de la statuaire antique (fresques de la chapelle Sixtine). Raphaël (1483-1520) incarne l’harmonie et la spiritualité réunies en créant un type de madone universelle inscrite dans une composition pyramidale ou elliptique.
La couleur et la lumière:
La fin du Cinquecento, sous l’influence des peintres vénitiens, cède la place à la couleur. À Venise, les peintres qui ont adopté la peinture à l’huile des Flamands découvrent une technique nouvelle. Ils •< ne dessinent pas avec la couleur », mais l’utilisent en empâtements de plages lumineuses, en glacis (transparents), pour modeler dans la pâte soit une peinture lyrique et sensuelle (Giorgione, 1477-1510), soit une œuvre puissante par son harmonie (Titien, 1490-1576), soit une peinture aux contrastes violents (le Tintoret, 1518 1594).
Idéal de perfection et travail d’atelier:
le portrait d’un humaniste:
Raphaël inscrit le buste de Balthazar Castiglione, vu de trois quarts, dans une composition triangulaire caractéristique de la Renaissance. Si la force du personnage tient à son regard, le triangle, figure stable dans lequel les bras occupent pleinement les deux angles de la base, contribue à cette impression de solidité. Ce portrait incarne l’humanisme de la Renaissance : un homme, que l’on sent pétri d’intelligence et de bonté, ouvre un regard droit tourné vers le monde.
Les ateliers:
Les différents métiers sont organisés en corporations, appelées en Italie les « arts » ; le peintre appartient à celle de l’art des marchands de couleurs, considéré comme l’un des sept « arts » majeurs. Les corporations sont de puis-santes associations ; elles ont leurs règles propres. L’aspirant doit être reconnu par ses pairs pour s’inscrire, et acquitter un droit d’entrée. Il peut former des apprentis s’il est jugé « posséder toutes les qualités morales et professionnelles requises ». Chaque métier regroupe des maîtres, des compagnons et des apprentis. Lorsqu’un jeune garçon est en âge d’entrer en apprentissage (12-13 ans), ses parents lui cherchent un maître pour une formation qui dure entre six et huit ans. L’atelier est une grande famille où chacun œuvre pour le maître. L’apprenti vit chez son patron, qui le loge, le nourrit et l’habille. Il apprend le métier en regardant faire et participe d’abord à de menus travaux (balayage de l’atelier, broyage des couleurs). Au fur et à mesure, il est chargé de la préparation du support, de la réalisation de tel ou tel motif ou de larges parties d’un tableau. Son salaire est proportionnel au travail effectué. À l’issue de l’apprentissage, devenu compagnon, il est libre de prendre un logement indépendant, de changer d’atelier et peut aspirer au titre suprême, celui de maître.
L’attribution de la peinture d’atelier revient au maître, qui supervise le travail et se réserve les visages, les mains… et la « touche » finale. L’élève parfois supplante son maître. La légende veut qu’Andrea Verrochio (1435-1488) cessa de peindre pour se consacrer à la sculpture dès lors que le jeune Léonard de Vinci le surpassa.
Les cartouches des tableaux dans les musées nous apportent des précisions : le nom du peintre précédé de la mention « Atelier de » signifie que seules certaines parties sont réalisées par l’artiste, ou que le peintre a jugé l’œuvre digne de son art et l’a signée ; si le nom apparaît seul, cela signifie que l’œuvre est entièrement de la main de l’artiste
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