L'Art : Caravage Michelangelo Merisi, dit 1571-1610 peintre
Né en Italie dans le petit bourg de Caravaggio, d’où son surnom de Caravage, Michelangelo Merisi passe quelques années à Milan en apprentissage dans un atelier de peintre, voyage dans l’Italie du Nord et se rend à Rome à l’âge de vingt et un ans. Dominée par la puissance de l’Église, Rome est à cette époque une ville cosmopolite où les artistes viennent de toute l’Europe étudier et trouver un mécène, riche amateur d’art qui les protège et les fasse vivre.
Sans grandes ressources à ses débuts, Caravage mène une vie insouciante, partage l’existence des gens du peuple qu’il rencontre dans les tavernes et peint pour gagner sa vie. Sans rejeter totalement l’œuvre des maniéristes, qui se sont exprimés par la grâce et l’élégance, il provoque une véritable révolution artistique. Séduit, le cardinal dal Monte l’engage en 1595.
Les années qu’il passe auprès de son protecteur sont des années de maturité. Il peint des tableaux aux couleurs claires, dont les sujets révèlent toute l’originalité de l’artiste. Pour la première fois, les dieux ne sont plus des dieux, mais de jeunes garçons choisis dans la rue ou des truands sortis des tavernes. Il donne la même dimension spirituelle aux scènes religieuses, comme Le Repos pendant la fuite en Egypte, transporté dans la campagne italienne, qu’à la bohémienne qui dit la bonne aventure dans une auberge. Il impose sa vision de la nature humaine et de la réalité.
En 1599, il reçoit la commande de trois tableaux pour la décoration de la chapelle Contarelli de l’église Saint- Louis-des-Français. Sur trois immenses toiles, il peint trois épisodes de la vie de saint Matthieu : la Rencontre avec l’ange, La Vocation « Le Martyre. La conception de ces tableaux entraîne l’artiste dans une profonde réflexion sur la manière de représenter ces évènements sacrés. Avec audace, il transporte les personnes de ces scènes bibliques près d’une table de jeu ou dans l’intérieur d’une église de Rome, en rompant avec les interprétations traditionnelles reconnues par l’Eglise. Pour exprimer le caractère sacré de sa peinture, il utilise la lumière. C’est une lumière artificielle et brutale qui arrête les mouvements. Accentue les gestes et met en évidence le drame qui se joue sur la scène. Il peint l’homme tel qu’il le voit, non pas l’homme idéal de la Renaissance, mais l’homme du peuple dont il souligne, par cette lumière violente, la véritable beauté, plongeant une partie du tableau dans l’ombre, Caravage met en évidence les émotions et les expressions les plus fortes.
Après 1600, il ne peint plus que des sujets religieux, baignés d’une obscurité de plus en plus dense, qui marque la lutte de la lumière et des ténèbres. C’est toujours auprès des pauvres, dont il partage la vie quotidienne, qu’il choisit ses modèles de Madones ou de saints, représentés grandeur nature.
Il mène à Rome une existence scandaleuse, entrecoupée de bagarres et de séjours en prison, dont il ne sort que grâce à l’intervention de ses protecteurs. En 1606, accusé de meurtre, il est obligé de fuir jusqu’à Naples. Il Continue à peindre avec passion pour satisfaire aux commandes de ceux qui le protègent. De l’île de Malte, où il réalise le portrait du maître de l’ordre des Chevaliers, à la Sicile, il fuit, au gré de ses fréquentations, jusqu’à sa mort brutale à trente-sept ans. Par la puissance de son génie révolutionnaire, il fait des personnages sortis de l’ordinaire les acteurs de son monde tourmenté.
Son influence est telle que le mot « caravagisme » s’est imposé pour tous ceux qui se sont inspirés de la vie quotidienne dans leurs tableaux, aussi bien religieux que profanes, et ont utilisé cet éclairage violent et contrasté, le clair-obscur
Vidéo : L’Art : Caravage Michelangelo Merisi, dit 1571-1610 peintre
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