Arts de la table : Les plats
Victimes de la concurrence contemporaine très diversifiée, les plats anciens, dont les formes se sont: peu modifiées au cours des siècles, font un peu figure de parents pauvres des arts de la table. Mais peut-être est-ce le moment de les réhabiliter : l’offre est importante et les prix sont doux.
Évolution des formes
Vers la fin du XVIIIe siècle, les plats sont assez peu différenciés, si ce n’est que chaque type de plat existe en plusieurs dimensions, jusqu’à douze pour un même modèle. Ils sont généralement moins ornés que les pièces de forme correspondantes. Sous la Régence, les plats octogonaux et hexagonaux sont bordés d’un léger godron. Vers 1730, les modèles les plus classiques sont ronds et chantournés, avec cinq ou six lobes, ou ovales, avec six ou huit lobes. C’est surtout ce type de modèle qui s’est perpétré jusqu’à nos jours. Sous Louis XV, les plats chantournés sont ornés de décors opulents et asymétriques. Sous Louis XVI, retour au classicisme avec des ornementa- lions plus symétriques. Le XIXe siècle est celui des réminiscences des styles anciens cl du romantisme rococo. À la fin du xix » siècle viennent les décors inspirés de la nature. Dans les années 20, le naturalisme de l’Art nouveau cède la place au style moderniste et sobre de l’Art déco.
Plats spécifiques
Même s’il faut signaler depuis une époque reculée les énormes plats ronds à venaison, sans contour, à bord mouluré étroit, quelques plats spécifiques apparaissent au XIXe siècle. Les plats à rôti et les plats à bœuf sont munis de grilles repercées rapportées par quatre patins qui s’ajustent au niveau du marli. Également munis de grilles, les grands plats à poisson qui font sensation sur la table : « Le poisson froid est posé sur un plat long recouvert d’une serviette brodée, les bords sont entourés de fleurs, pervenches, primevères, capucines », dit un guide de savoir-vivre de 1925. Les plats à bœuf bouilli sont pourvus de compartiments destinés aux légumes d’accompagnement.
Les matières
Traditionnellement, les plats sont en étain, en argent et en vermeil car, du fait de sa solidité, le métal est souvent préféré à la céramique. Mais, à l’occasion des fontes, les faïenciers et les porcelainiers prennent le relais des orfèvres auxquels ils empruntent leurs formes. À partir de 1830, les plats ronds et ovales de différentes dimensions en faïence et en porcelaine font partie du service de table au même titre que la soupière et le légumier. Ils sont, comme on dit aujourd’hui, «coordonnés » au reste du service. Mais l’invention du métal argenté donne lieu à une production très importante de plats qui reprennent généralement les formes du passé. Il n’est pas rare, à la fin du XIXe siècle, que la maîtresse de maison possède à la fois des plats en céramique et des plats en argenterie.
Vidéo : Arts de la table : Les plats
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur : Arts de la table : Les plats
https://youtube.com/watch?v=9C9vLH_ciZ0